Ville de Marly-le-Roi

Pupitres historiques

Pupitre Aristide Maillol (2019)

Né à Banyuls-sur-Mer le 8 décembre 1861, Aristide Maillol monte à Paris en 1882 pour assister aux cours de dessin de l’École nationale supérieure des beaux-arts. Alors qu’il prend part à l’avant-garde picturale des nabis, il installe en 1903 son atelier d’été à Marly, chemin de la mare Thibault. 

pupitre Aristide Maillol © Ville de Marly-le-RoiIl se trouve ainsi entouré des nabis locaux : Pierre Bonnard, Édouard Vuillard, Ker-Xavier Roussel et Maurice Denis. Par l’entremise de ce dernier, il s’attire le mécénat d’un riche collectionneur d’art, le comte Harry von Kessler. Il achète en 1908 la villa Bellevue, 14 rue Alfred Couturier, puis déménage à côté de son atelier en 1913.

Son neveu, Gaspard Maillol, le rejoint pour créer le “papier Montval” dont la fabrique est installée en 1912 dans le hameau du même nom.

Dans son atelier marlychois, Aristide, dont Dina Vierny devient la muse en 1934, traite des thèmes les plus variés par déclinaison du motif de la nudité féminine. Il s’adjoint également le concours du céramiste marlychois Jean Van Dongen à partir de 1922.

Décédé près de Banyuls le 27 septembre 1944, son œuvre statuaire reste exposée dans le jardin des Tuileries à Paris selon la volonté d’André Malraux, locataire, un temps, du pavillon présidentiel de Marly.

Légendes sur le pupitre des illustrations de gauche à droite :
→ Maquette pour le sculpteur Maillol au travail par Vuillard © Musée d’art moderne de Paris.
→ Aristide Maillol dans son atelier chemin de la mare Thibault en 1936 | photo d’Henri Frère, 1936.
→ Jeanne, Gaspard, Raphaël, Aristide Maillol et Gaston Colin devant l’atelier de fabrication du papier Montval à Marly-le-Roi © Deutsches Literaturarchiv Marbach, collection Harry Graf Kessler.

 


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Jean Van Dongen, le praticien marlychois d'Aristide Maillol

Jean Van Dongen, plat au décor de poissons et de vagues © Musée-Promenade de Marly-le-Roi-LouveciennesDans l’ombre du célèbre sculpteur Maillol se détache la figure du praticien Jean Van Dongen. Né près de Rotterdam le 8 novembre 1883, il débarque à Paris à la suite de son frère en 1904. Kees Van Dongen y fréquente le Bateau-Lavoir en compagnie de Paul Gauguin, George Daniel de Monfreid et Maurice Denis parmi d’autres artistes. Jean travaille alors avec le céramiste Paco Durio.

Jean Van Dongen se marie le 28 avril 1915 avec Marie-Louise Esnault, chanteuse au cabaret montmartrois “Au Lapin agile”. Il rencontre Aristide Maillol en 1922 et devient son praticien. Il installe son atelier près de celui de Maillol en bas du hameau de Montval et s’établit avec sa famille place du Chenil. Sa collaboration avec Maillol l’amène à cuire ses céramiques, à tailler des blocs de marbre, à réaliser des moulages. L’œuvre de Jean Van Dongen est particulièrement inspirée par le règne animal. Il expose une vitrine entière au Salon des indépendants de 1925 puis à la galerie d’art “La Crémaillère”. En 1929, il collabore avec Pablo Picasso à la réalisation de deux vases.

Le critique d’art Ernest Tisserand écrit de lui en juillet 1929 : “Car, sculpteur ou potier, Jean Van Dongen est avant tout un céramiste. Il sculpte en fonction du feu. Il tourne ses modèles en fonction de qui fait la vie moderne. Décorateur né, il veut que son décor, pour discret qu’il soit, éclate nettement sur la douce matière de sa terre. Et nous mettons très haut certains plats aux poissons, certains vases très calmes où quelques filets d’un noir métallique confèrent une vie réellement palpitante à la belle matière vitrifiée par le feu. Aussi bien son amazone est célèbre, ses biches, ses serpents, sa tortue, ses paons. Mais recherchez ses pots et ses plats, où se conjuguent les plus méritants efforts, les plus louables réussites”.

Jean Van Dongen est mort en 1970 à Marly-le-Roi. Ses œuvres sont conservées au musée royal Marly-le-Roi / Louveciennes, au musée national de la céramique à Sèvres, au musée Picasso et dans quelques collections privées.

Cf. : Anne Lajoix, « Jean Van Dongen (1883-1970), praticien d’Aristide Maillol et céramiste », in Revue du Vieux Marly, Marly-le-Roi, 2011, p. 77.