Ville de Marly-le-Roi

Parcours QR codes

Embellissement des armoires techniques de la Ville : un parcours patrimonial et artistique

Armoire décoré avenue des Combattants : terminus de la ligne du tramway Rueil-MarlyÀ l'été 2022, Dominique Laszlo Buki et Maud Scala, artistes peintres en décor, ont embelli onze armoires techniques extérieures en y peignant des références historiques et culturelles liées à Marly. Les décors réalisés dans différents quartiers (square Alexandre Dumas, rue du Bel Air, avenue Paul Cézanne, rue de l’Église, avenue de l’Europe, rue du Champ des oiseaux, avenue des Combattants, rue Thibault, avenue de l’Amiral Lemonnier, rue de Montval, avenue de l’Abreuvoir) créent ainsi un véritable parcours patrimonial et artistique au cœur de la ville.
Des QRcodes sur chacune des armoires enrichissent le parcours des onze décors peints, contextualisés historiquement.

 

Armoire 1 • Armoirie des seigneurs de Marly-Montmorency

> 11, rue de l'Église : géolocalisation

Armoiries des seigneurs de Marly-Montmorency

« D'or à la croix de gueules frettée d'argent cantonnée de quatre alérions d'azur. » Ce blason est celui des seigneurs de Marly-Montmorency, issus de l’illustre lignée des Montmorency. Établis dans les environs de Paris, ils étaient apparentés aux plus grandes familles européennes.
Leur fondateur, Bouchard Ier, reçut le titre de « Premier baron du roi », de Lothaire, roi des Francs, qui lui accorde la seigneurie de Marly par une charte de l’an 958. Au cours de la bataille de Soissons (978), combattant aux côtés du roi contre l’empereur du Saint-Empire germanique, Otton II, il s’empare de quatre étendards ennemis, que symbolisent les quatre alérions qui ornent son blason.
En 1087, Hervé de Montmorency, arrière-petit-fils de Bouchard Ier, édifie son château-fort, à l’emplacement de l’actuel groupe AXA, sur les hauteurs qui surplombent le vieux village de Marly-le-Bourg.
Un nouveau noyau urbain, Marly-le-Châtel, se développe autour de l’église édifiée conjointement au château. Cette paroisse est placée sous le patronage de saint Vigor, évêque de Bayeux. Son service est assuré par les moines de l’abbaye Notre-Dame-de-Coulombs, située dans la Beauce.
À la fin du XIIe siècle, la seigneurie de Marly se détache de celle des Montmorency, en revenant à Mathieu Ier de Marly-Montmorency, arrière-petit-fils d’Hervé, fondateur de Marly-le-Châtel. Il accroît la renommée de sa famille en prenant part aux troisième et quatrième croisades et en combattant les Albigeois aux côtés de Gui II de Lévis.
En 1357, la lignée des Marly-Montmorency s’éteint avec Louis de Marly. La seigneurie revient alors aux petits-fils d’Isabelle de Marly : Bertrand Ier et Thibaut II de Lévis

 

Armoire 2 • Alexandre Dumas fils (1824-1895)

> Square Alexandre-Dumas (1, rue de Louvencourt) : géolocalisation

Alexandre Dumas fils (1824-1895), écrivain

Alexandre Dumas naît dans une famille déjà célèbre par son père de même nom, riche et romancier réputé, auteur des “Trois Mousquetaires”, installé au château de Monte-Cristo au Port-Marly. Enfant illégitime, il en souffre dès sa petite enfance et développe une relation ambiguë, entre attirance et répulsion, envers son père qui l’a reconnu tardivement.
Négligeant ses études, il mène une vie de dandy parisien, qui l’endette fortement. Pour y remédier, il tente de vivre de sa plume. Il inaugure sa carrière en 1848 avec son roman “La Dame aux camélias”, inspiré d’une maîtresse qui n’est que la première de ses conquêtes passionnées mais passagères. Cette histoire romantique est adaptée au théâtre puis par Verdi pour son opéra La Traviata, qui propulse la renommée du second Alexandre Dumas à l’étranger.
Il marque le Second Empire de deux grandes comédies, “Le Fils naturel” et “Le Père prodigue”, dans lesquelles il exprime les ressentiments de son enfance difficile et réclame l’amour qui lui a manqué. Ses dialogues éloquents et spirituels moquent les convenances de l’époque à travers ses peintures affectueuses de la famille, satires du mariage de raison et défense du divorce.
Il vient s’installer à Marly en 1874, non loin de la résidence de Dumas père au Port-Marly. L’écrivain marlychois Adolphe de Leuven lui lègue en effet sa demeure de château Champflour, où il termine sa vie.
Cette même année 1874, Alexandre Dumas fils est élu à l’Académie française.
En 1896, son successeur André Theuriet, autre célébrité marlychoise, achève son Discours de réception à l’Académie française par cet éloge : « De même que ces chevaleresques gentilshommes dont Dumas père contait les prouesses et qui se faisaient gloire de mourir l’épée au poing, Alexandre Dumas fils est tombé comme un vrai gentilhomme de lettres, la plume à la main. »

 

Armoire 3 • Xavier Boniface dit Saintine

> 1, rue du Champ des oiseaux (à l'angle de la rue Saintine) : géolocalisation

Xavier Boniface, dit Saintine (1798-1865), écrivain et poète

Xavier Boniface (1798-1865) naît au lendemain de la Révolution française dans une modeste famille d’artisans cambrésiens. Il étudie la médecine à Paris avant de rejoindre sa vocation littéraire.
Alors qu’il sert parmi les « Marie-Louise », ultimes réserves de Napoléon Ier pour sauver la France de la défaite de 1814, il rencontre l’écrivain Émile Scribe, autre étoile montante de l’art dramatique, qui lance sa carrière.
Sous le pseudonyme de « Saintine », nom du village picard où sa mère est née, il publie près de deux cents œuvres : comédies, vaudevilles, poèmes, odes, romans, contes.
Sa création prolifique connaît un immense succès populaire de la Restauration au début du Second Empire. Son théâtre est une caricature plaisante de la vie conjugale. Éloge de la nature à travers l’amour singulier d’un prisonnier pour une fleur, son roman “Picciola”, paru en 1836, est réédité une cinquantaine de fois au cours du siècle, traduit dans la plupart des langues européennes, et lui vaut de recevoir la Légion d’Honneur.
La renommée enrichit Saintine et lui permet d’acheter sa demeure marlychoise, aujourd’hui disparue, qu’il baptise « Le Champ des Oiseaux ». Il exprime son attachement pour son lieu de résidence en célébrant ses légendes et son paysage, qu’il qualifie d’« Helvétie de banlieue », d’« Alpes marlésiennes » (“Le chemin des écoliers”).
Bon vivant, chaleureux et spirituel, aimé de tous, il laisse le souvenir local du « roi bourgeois de Marly ».
Au cimetière Henri-Bouilhet, sa sépulture porte quelques-uns de ses vers : « Une fleur, un insecte suffisent / Pour proclamer Ta Toute Puissance / Et révéler à l’Homme / Sa destinée future ».

 

Armoire 4 • Blasons des villes jumelées européennes

> 52, avenue de l'Europe : géolocalisation

Blasons des villes jumelées européennes

La politique de jumelage marlychoise est lancée à partir de 1952 par Raymond Gilles, un maire profondément investi dans la réconciliation franco-allemande.
À cette époque, le projet de construction de l’Europe est porté par des initiatives intercommunales. Le désir de consolider la paix, le souhait de redonner une place à l’Europe dans le monde, l’engouement des élus pour le nouveau couple franco-allemand finissent par l’emporter sur les vieilles rancunes des guerres.
Parmi des délégations de maires étrangers, Raymond Gilles participe aux États généraux des communes d’Europe en 1958. Il voyage à plusieurs reprises en Allemagne et tombe sous le charme de Leichlingen. Cette moyenne commune située près du Rhin, entre Düsseldorf et Cologne, a pour point commun avec Marly la culture d’arbres fruitiers.
Conclu en 1964, le jumelage se développe d’abord à travers l’école, lors de voyages d’élèves à l’occasion des fêtes, puis par les associations culturelles et sportives qui souhaitent partager leurs passions : tournois de football entre les équipes locales, tournées des troupes de théâtre et des chorales chez le pays voisin…
Pour compléter le « triangle » européen, Marly part trouver un partenaire britannique. C’est chose faite en 1972 avec Marlow-on-Thames, ville qui outre sa ressemblance homonymique avec Marly, se situe aussi à proximité d’un grand fleuve et d’une capitale. Afin de renforcer les liens amicaux et associatifs, des cours de langues sont dispensés aux adhérents de l’association « Les Amis du jumelage ».
Plus tardivement, en 1996, la communauté portugaise marlychoise obtient un troisième et dernier partenariat de la commune avec Viseu, cité de la province centrale de la Beira.

 

Armoire 5 • Épître à mon caveau, de Jean-François Ducis (1733-1816)

> 21, rue du Bel Air : géolocalisation

Épître à mon caveau, de Jean-François Ducis (1733-1816)

Né à Versailles, le 22 août 1733, d’un couple de modestes artisans du duché de Savoie, Jean-François Ducis parvient à se hisser parmi les célébrités littéraires des règnes de Louis XV et Louis XVI.
Le talent de Ducis est d’adapter les chefs-d’œuvre de dramaturges antiques et de Shakespeare : Macbeth, Hamlet, Le Roi Lear. On joue à la Comédie française son théâtre bourgeois et larmoyant, qui émeut la noblesse française, pour laquelle il fait dire dans Othello : « Mais moi, fils du désert, moi, fils de la nature, / Qui dois tout à moi-même et rien à l’imposture, / Sans crainte, sans remords, avec simplicité, / Je marche dans ma force et dans ma liberté. »
Dévoué serviteur de la monarchie, Ducis devient le secrétaire de Monsieur, frère du roi, le comte de Provence, puis rejoint les Immortels de l’Académie française en 1778, prononçant l’éloge de Voltaire.
Durant la Terreur révolutionnaire (1793-1794), il manifeste sa bonté en dépensant toute son énergie pour délivrer le curé de Rocquencourt, promis à la guillotine.
Il possédait à Marly une maison, dont le lieu est aujourd’hui perdu, où il aimait se détendre.
Pieux catholique, chantre de la nature et bon vivant, il rappelle dans ces vers le temps où les coteaux de Marly se couvraient de vignes, avant que le phylloxéra n’entraîne leur disparition à la fin du XIXe siècle. Comme partout en région parisienne, on y produisait un « petit vin » consommé localement, que l’on entreposait dans les « feuillettes », tonneaux de 134,11 litres.
Comblé par le retour de Louis XVIII qui lui remet la Légion d’Honneur, « le bon Ducis » s’éteint paisiblement dans sa propriété de Versailles, le 31 mars 1816.

 

Armoire 6 • Terminus de la ligne de tramway

> Avenue des Combattants (près de la place de l'Abreuvoir) : géolocalisation

Terminus de la ligne de tramway Rueil-Marly (fin du XIXe siècle)

À la fin du XIXe siècle, la République impulse un développement important du réseau ferroviaire de la région parisienne, afin de favoriser le tourisme et de reloger les classes populaires chassées des quartiers rénovés de la capitale.
Marly profite tout particulièrement de cet aménagement avec la prolongation de la ligne de tramway reliant Rueil à Port-Marly.
Surnommée « le chemin de fer américain », cette ligne est entretenue depuis 1854 par une société privée. L’entrepreneur Eugène Tarbé des Sablons réalise la mise en service de ce tronçon supplémentaire en 1878. Le tramway part de Rueil, remonte la route de Versailles devant l’église de Port-Marly. Puis il grimpe l’avenue de l’Abreuvoir sur les bas-côtés actuels, dessert l’arrêt Saint-Fiacre, en face de la maison de Louis Forton. Il termine son parcours au pied du parc, à une station située au bas de l’avenue des Combattants.
En 1884, la création de la ligne de chemin de fer reliant Saint-Lazare à L’Étang-la-Ville vient compléter la desserte de Marly. La bourgeoisie parisienne vient se détendre en forêt et dans le parc de Marly les dimanches et jours de fête, profiter des bals et des fêtes. Au printemps, on cueille le muguet ; en automne, on récolte champignons et châtaignes. Marly devient un « village touristique », développe son économie et son habitat pavillonnaire.
À partir des années 1910, le tramway à vapeur est électrifié.
Après la Première Guerre mondiale, l’autobus, transport moins coûteux, soumet les petites lignes ferroviaires à une rude concurrence. La société de tramway, déficitaire, doit cesser son activité en 1927.

 

Armoire 7 • Méditerranée, d'Aristide Maillol

> 5, rue Thibault : géolocalisation

Méditerranée, d'Aristide Maillol (1861-1944), sculptée dans son atelier à Marly en 1905

Maurice Denis, peintre du mouvement des nabis, établi à Saint-Germain-en-Laye, présente en 1904 Aristide Maillol au comte Harry Kessler, esthète et grand collectionneur d’œuvres d’art. En visite dans l’atelier d’été d’Aristide Maillol, installé l’année précédente à Marly-le-Roi, chemin de la Mare Thibault, le comte allemand remarque un dessin de femme, qu’il commande aussitôt en pierre, avec deux autres statues, “Le Cycliste” et “Le Désir”.
Ainsi débute en 1905 le processus de création de “Méditerranée” qui donnera lieu à plusieurs versions.
Dans un mouvement dit de « retour à l’ordre » dans lequel les formes du corps sont tracées de manière plus épurées, à contre-courant du style de Rodin, auquel “Le Cycliste”, à la musculature ciselée avec détails, se rapporte davantage, cette œuvre est considérée comme la première sculpture moderne de l'art statuaire du XXe siècle. Façonnée initialement en plâtre en raison de ses dimensions imposantes, elle reçoit un succès immédiat au Salon d’automne de 1905, et inspire à André Gide cette réflexion : « Elle est belle, elle ne signifie rien, c'est une œuvre silencieuse ».
À la suite de la version en calcaire destinée à Kessler, Maillol en livre une autre en marbre commandée par l’État en 1923, qui rejoint le jardin des Tuileries en 1929. Une copie en bronze, fondue par l’État après 1959, avec l’accord de Dina Vierny, muse de Maillol, est installée depuis 1964, à l’initiative du ministre de la Culture, André Malraux, dans le jardin du Carrousel du Louvre.

 

Armoire 8 • “Signal” d'André Bloc (1896-1966)

> Avenue de l'Amiral Lemonnier, centre commercial des Grandes Terres : géolocalisation

Signal, sculpture d’André Bloc (1896-1966)

L’ensemble immobilier des Grandes Terres, construit à partir de 1956, est l’œuvre du promoteur André Manera et de l’architecte Marcel Lodz.
Ayant participé à la création de la Charte d’Athènes, publiée en 1941, sous la direction de Le Corbusier, Marcel Lodz s’efforça de mettre en pratique les préceptes ainsi définis d’habitation moderne. Le logement ne doit plus être pensé de manière indépendante mais comme le lieu central de la vie des individus dans un ensemble plus vaste de services quotidiens indispensables où l’on trouve les écoles, les commerces, les services publics et les espaces de loisirs.
Poursuivant dans cet esprit, André Manera fait appel à l’architecte et artiste André Bloc (1896-1966) pour réaliser une sculpture monumentale dans le patio d’eau et de verdure du centre commercial. Ingénieur, architecte, sculpteur et éditeur, il inscrit toute son action dans l’intégration des arts plastiques dans les œuvres architecturales en s’inspirant des préceptes de Le Corbusier. Il dirige de nombreuses revues, dont “L’Architecture d’aujourd’hui”, et crée le groupe Espace rassemblant des artistes et des urbanistes en 1951.
André Bloc signe à Marly une œuvre haute de 13 mètres réalisée en tubes d’acier inoxydable, de laiton et de cuivre jaune et rouge, qu’il intitule “Signal”. Elle semble directement inspirée de l’une des sept tapisseries de l’artiste, tissée par la manufacture Tabard à Aubusson et intitulée Structure, à laquelle il emprunte les entrecroisements de lignes droites.
Prématurément usée, elle est restaurée sous la pression de l’artiste Victor Vasarely, figure de proue du courant « Op Art » ou « Art optique », en 1977, avant d’être démontée en 1993 à l’occasion de la restructuration du centre commercial.

 

Armoire 9 • Le papier Montval, de Gaspar Maillol (1880-1946)

> 71, rue de Montval : géolocalisation

Le papier Montval, de Gaspard Maillol, inventé à Marly en 1911

Au début du XXe siècle, l’industrie papetière est dominée par la fabrication du papier moderne, un produit peu coûteux mais de petite qualité, réalisé à partir de bois et de compléments chimiques.
Deux personnages choisissent alors de revenir à un papier de luxe digne des livres d’art des XVIe et XVIIe siècles : un artiste renommé, le sculpteur-statuaire Aristide Maillol, et son mécène, le collectionneur d’art de nationalité allemande Harry von Kessler. Leur « papier chiffon » est élaboré en 1911 sans composants chimiques à partir de chanvre ou de lin, ce qui offre une feuille plus riche, plus solide, plus matérielle.
Maillol fait appel à son neveu papetier, Gaspard, pour la fabrication. Ils installent d’abord leur atelier dans une remise de leur jardin marlychois, puis construisent une fabrique au hameau de Montval, qui fournit son nom au papier. À l’intérieur de cette bâtisse, la famille d’artisans carde les fibres de chiffons usés, les nettoie, les mélange dans une cuve pour former une pâte qui, étalée sur une planche, finit par constituer une feuille solide que l’on fait sécher au plafond.
La guerre de 14-18 porte un coup d’arrêt brutal à cette entreprise florissante : les villageois accusent Maillol de renseigner un espion allemand ; son atelier est saccagé puis mis en vente par la justice militaire. Malgré cette catastrophe, Gaspard relance la production au Mans, comme l’illustre cette gravure représentant l’intérieur de l’usine.
Pour faire face à la concurrence, l’artisan choisit de s’associer à la firme Canson & Montgolfier en 1925, déplaçant ainsi sa production dans l’usine d’Annonay, dans l’Ain.

 

Armoire 10 • La Famille Duraton, de Christian Stengel (1902-1986)

> Avenue Paul-Cézanne (près du 2, allée Claude Monet) : géolocalisation

La Famille Duraton (1939), film de Christian Stengel, réalisateur marlychois

La Famille Duraton est un film tourné en 1938 par le réalisateur marlychois Christian Stengel, avec Noël-Noël, Jules Berry et Blanchette Brunoy. Né à Marly le 22 septembre 1902, il réalisa de nombreuses collaborations avec son cousin, le célèbre auteur-compositeur Jean Gacon, plus connu sous le pseudonyme de Jean Solar pour être l’arrangeur de la chanson Je chante qui a lancé la carrière de Charles Trenet.
Christian Stengel se fait d’abord connaître en tant que scénariste du grand réalisateur Pierre Chenal dans “Le Martyre de l’obèse” (1933), “Crime et Châtiment” (1935) et “L’Homme de nulle part” (1937), dont il fut également le producteur. Il produisit également de grands réalisateurs comme Abel Gance avec “Un Grand Amour de Beethoven” (1936) et Jean Delannoy pour “Pontcarral, Colonel d’Empire” (1942).
En tant que réalisateur, son œuvre est inspirée par les grands faits de société de son temps, ce qui lui apporte un immense succès populaire. Avec “Je chante”, il amplifie la popularité de Charles Trenet.
Quelques scènes de ses films sont tournées à Marly. Ainsi, pour son pamphlet à l’encontre des concours de beauté, “La Plus Belle Fille du Monde” (1951), il filme la séquence d’introduction devant sa propre maison de la rue de la Montagne au hameau de Montval.
Pour “La Famille Duraton”, Stengel installe sa caméra au garage de la gare de Marly où l’on peut encore reconnaître à l’image le « garage Massard ». Il adapte ici le feuilleton radiophonique à succès du même nom créé par Radio-Cité en 1936. Des millions de Français ont ainsi pu s’identifier aux péripéties des membres de la famille Duraton racontées chaque soir autour du dîner jusqu’en 1966.

 

Armoire 11 • Les Pieds nickelés, de Louis Forton (1879-1934)

> 8, avenue de l'Abreuvoir : géolocalisation

Les Pieds nicklelés, de Louis Forton (1879-1934), dessinateur marlychois

“Les Pieds nickelés” est l’œuvre du dessinateur de bande dessinée marlychois Louis Forton (1879-1934), dont la maison se situe au 50, avenue de l’Abreuvoir. En 1908, il donne naissance, pour le magazine jeunesse L’Épatant, à trois inséparables amis, Croquignol, Ribouldingue et Filochard…, les célèbres Pieds nickelés, signifiant « ceux qui ne sont pas portés sur le travail ». Ce terme d’argot avait déjà servi de titre à une pièce de théâtre de Tristan Bernard en 1895. Vivant de menus larcins et de magouilles rocambolesques, les joyeux lurons se retrouvent régulièrement en prison.
Sur la forme, Forton réussit peu à peu à imposer l’usage du phylactère, ou bulle dans l’image, alors en usage aux États-Unis, abandonnant le traditionnel texte explicatif situé sous la vignette. En rendant la lecture plus dynamique, il participe à la création de la bande dessinée moderne.
Son œuvre prend place dans la tradition française des BD humoristiques « graveleuses » imprégnées de situations et de dialogues grivois à caractère sexuel ou scatologique, suscitant les plus violentes critiques de l’établissement conservateur et progressiste de l’époque. Mais surtout, à partir de la Première Guerre mondiale durant laquelle ils ne cessent de ridiculiser les soldats de la Reichswehr, les Pieds nickelés incarnent « l’esprit français » de débrouillardise et de résistance à l’autoritarisme.
Fort de leurs 112 ans, les Pieds nickelés continuent d’interpréter les histoires d’une succession inachevée de dessinateurs, dont René Pellos de 1948 à 1981, Pierre Lacroix, élève marlychois de Louis Forton, en 1953 et 1954, jusqu’à Gérald Forton, qui prit la suite de son grand-père en 2013.

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