Ville de Marly-le-Roi

Histoire

Roger Bourdin


(Mulhouse, 1923 - Versailles, 1976)

Flûtiste hors pair, il décrocha son premier prix au Conservatoire de Paris dans la classe de Pierre Moyse à l'âge de seize ans, avant d'entrer l'année suivante au poste de seconde flûte solo à l'Orchestre des concerts Lamoureux aux côtés de celui qu'il considérait comme "le plus sublime" de ses maîtres, Fernand Caratgé. Professeur au conservatoire de Versailles dès 1943, Roger Bourdin y formera de nombreux élèves parmi lesquels certains mèneront par la suite de belles carrières.

Il se distingua par sa conception d'une musique sans frontières et sans préjugés. Séduit dans les années 1940 par des artistes de jazz tels que Duke Ellington ou Jack Diéval, il effectua ses débuts en soliste dans le domaine de la musique légère, non seulement avec des orchestres alors parmi les plus réputés, comme ceux de Paul Bonneau, Henry Leca ou Guy Luyparts, mais aussi avec un quatuor qu'il avait créé au lendemain de la guerre et qui regroupait à ses côtés Pol Mule, Eugène Masson et Jean-Pierre Rampal.

Si le succès fut aussitôt au rendez-vous pour les concerts et les innombrables disques de Roger Bourdin, ses flûtes et son orchestre, son parcours dans le répertoire classique fut, lui aussi, des plus admiré. Il enregistra en 1953 avec Lily Laskine le Concerto pour flûte et harpe de Mozart et forma par la suite avec la harpiste Annie Challan, un duo resté dans les mémoires, tout comme le « Trio de Versailles » en compagnie de cette même artiste et de l'altiste Colette Lequien. Ses collaborations avec l'Orchestre de chambre de la Sarre de Karl Ristenpart et celui de Versailles dirigé par Bernard Wahl furent, elles aussi, remarquables.

Rober Bourdin est aussi à l'aise dans le domaine classique que dans la variété et il partagea toujours sa vie entre les deux - les récentes rééditions de ses enregistrements s'intitulent d'ailleurs Entre deux arts. Partenaire de nombreux chanteurs, de Boris Vian à Cora Vaucaire, en passant par Pierre Perret et bien d'autres, il se révéla un musicien protéiforme, brillant interprète, arrangeur adroit, compositeur prolixe et plein d'humour, et redoutable improvisateur. Il laisse dans ce dernier domaine une trace des plus précieuse avec le solo qui accompagne la chanson de Jacques Dutronc, Il est cinq heures, Paris s'éveille (1968).

En 1971, désirant transmettre et faire partager sa passion pour la musique, il accepte la direction du conservatoire de Marly-le-Roi.

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